J'eus tout le trajet pour réfléchir à ce que m'avais demandé Louise, de trouver ce qui n'allait pas chez moi. Sauf que je ne trouvais toujours rien . Je n'en savais strictement rien bon sang. La dernière fois que j''avais fais l'amour c'était avec elle... Et depuis tout mes essais s'étaient révélés de plus en plus infructueux allant de pire en pire.
Je balançais ma veste dans le salon sans regarder où elle avait pu atterrir et allai attraper la première bouteille qui me tombait sous la main. Je me servis un verre sue je bus d'une traite avant de me souvenir que la dernière fois que j'avais pu baiser jusqu'au bout c'était en étant saoul. Je ne sais pourquoi cela me dégouta d'un coup et je balançai la bouteille contre le mur d'un geste rageur. J'en hurlai de rage et commençai à trembler.
En passant dans le couloir je me vis un instant dans le miroir, mes yeux étaient devenus jaunes. Sans y prêter plus d'attention que cela je continuai en direction de ma chambre.

Avant de partir, il m'avait embrassé et avait souhaité me voir bientôt. Son geste m'avait presque choqué. Peut être voulait-il se rattraper? Inconsciemment j'étais sure qu'il ne s'en était même pas rendu compte et c'est en éveillant sa douceur que peut être se rendrait-il compte de sa faiblesse. Connaitre sa faiblesse est une force, l'ignorer et un maux. Peut être que son ignorance était la source de ses ennuis. Il ne se connaissait pas lui même. Pour le fait de notre prochaine rencontre il ne savait pas à quel point elle était proche...
Une fois qu'il fut parti, je redescendis direct dans les loges et me changeais. Il allait trainer j'espérai sur le chemin, il fallait que je gagne un peu de temps. Je montais dans la voiture en vitesse et pris la direction de sa maison pour ce que je me souvenais. Je me garai plus loin et finis le chemin à pieds, même s'il ne connaissait pas ma voiture... Je me retrouvais derrière chez lui, j'écoutais attentivement, aucun bruit, il n'étais pas encore rentré. Vive les américains de banlieue qui ne fermaient jamais leur porte, je n'eus pas à forcer la serrure, je montais dans ses appartement et m'installais sur son lit. Voilà, le plus dur était passé. J'utilisais un peu d'énergie, je sentis le frémissement dans tout mon corps, comme une petite jouissance à chaque transformation. Je fus beaucoup plus petite, un visage plus rond, les cheveux plus longs et roux. J'étais la petite Bonnie, dans sa robe de bal que j'avais vu la dernière fois, enroulée dans son petit châle. J'allais devoir la jouer innocente. Je me repassais les rares moments où je l'avais observée pour rentrer au mieux dans son jeu. La porte claqua et je sursautai, plongée dans mes pensée je n'avais pas entendu Tyler. Une bouteille se fracassas et peu après il entra brusquement dans la chambre. Je le vais un regard mi-timide mi-paniqué vers lui.

-Bonsoir... murmurai-je hésitante sans oser me lever du lit.

Ah ! Ce que j'aimais jouer la comédie!

Au moment où je pénétrais dans ma chambre, je fus interpellé par une forme sur mon lit.

-Bonsoir...

Je restais là, impassible, fermant une première fois les yeux, puis une deuxième plus longue, pour essayer de dissiper le mirage devant moi. Cela ne pouvait être que ça. C'était impossible. Même dans la pénombre je l'avais reconnue.

- Bonnie... ? Murmurai-je, à la fois en constatation et en question.

Mon coeur cognait fort contre mes tempes. C'était l'alcool peut être qui me faisait délirer. Mais non n'importe quoi, je n'avais bu qu'un verre. Mon instinct me poussa à allumer la lumière, mais la peur qu'elle disparaisse ensuite fut la plus forte. Je restais là interdit, ne sachant que faire. Puis je me repris.

- Ce n'est pas possible que tu sois là. Dis-je d'un ton résigné tout en allumant la lumière. Pour finalement constater qu'elle était toujours là et que c'était vraiment elle.

Je restais comme un con, vraiment, incapable de bouger.

- Mais qu'est ce tu fais là? Fut la seule chose que je trouvais à dire.

Je n'osais me rapprocher ou bouger.

- Bonnie... ?

Plusieurs phrase d'étonnement se succédèrent tandis que je gardais la tête baissé. L'hésitation et la peur était maitre de lui, j'entendais son coeur s'emballer au fur et à mesure. Pour ma part, j'avais terriblement envie de rire ce qui ne parut pas une seule seconde, je n'allais pas tout gâcher quand même! Il alluma même la lumière qui me fit mal aux yeux un instant, je clignais alors des paupières. Puis je levais un regard parsemé de larmes factices vers lui.

-Je... Je suis sortie de l'hôpital ce soir... Et je n'avais pas envie de rentrer chez moi... je ne savais pas où aller, murmurai-je dans un souffle. Et j'ai froid...

Je savais que cette dernière phrase avait le don de les faire réagir, elle faisait ressurgir en eux l'instinct des cavernes, protéger la femme du froid en domptant les bêtes puis le feu. C'était naturel.

-Je ... Je suis au courant pour Elena... bégayai-je à mi-voix.

Au moins, le mélodrame était lancé, si Tyler était vraiment amoureux, il allait tout faire, sinon cette fille l’écœurerait vite. Dans tous les cas, j'allais gagner, mais je n'avais pas non plus trop envie de trainer. J'avais envie de baiser, merde!

Ses yeux se levèrent lentement vers moi, larmoyants. J'en eus des frissons dans le dos.

-Je... Je suis sortie de l'hôpital ce soir... Et je n'avais pas envie de rentrer chez moi... je ne savais pas où aller, murmura-t-elle. Et j'ai froid...

Instinctivement je me rapprochais d'elle, pour la réchauffer je présume. Mais elle me coupa dans mon élan.

-Je ... Je suis au courant pour Elena...

Au lieu d'avoir la vision d'une Elena morte, j'avais la vision d'une Elena avec moi dans les bois, batifolant au clair de lune et la sale pensée que ça y est elle avait tout raconté à Bonnie. Sauf que je revins rapidement à la réalité, me rappelant que ce n'était pas Elena, mais son euh sosie.
Elle commença à pleurer légèrement et je me forçais à réagir enfin. Il fallait bien que je fasse quelque chose. Je me rapprochai d'elle.

- Euh je suis... Désolé pour Elena. Il n'y a pas de problème tu peux rester ici.

Un instant il me vint l'idée de lui demander pourquoi était-elle venue ici, mais l'idée me passa vite, je ne voulais pas gâcher ce moment. Bien que Bonnie était probablement effondrée par la mort de son amie, moi je voyais mes rêves se réaliser. Jamais je n'aurais cru ça possible.
Je me rapprochais encore d'elle et finis par carrément m'assoir sur le lit pour l'amener lentement dans mes bras afin qu'elle arrête de sangloter. J'y allais doucement de peur de prendre un refoul. Mais en même temps je n'avais pas peur d'agir, si je rêvais autant en profiter.

- ça va aller... Tentai-je de la consoler, ne sachant que dire d'autre, en lui passant ma main sur les cheveux.

C'était elle, elle était bien là à mes côtés, je n'arrivais pas à y croire. J'avais envie de la prendre, de l'embrasser, la déshabiller, tout je voulais tout revoir d'elle, tout toucher sur ce si beau corps qui avait été à moi le temps d'une nuit.

Il resta planté là, devant moi comme un con tandis que je feignais de sangloter. Il n'était décidément pas très réactif en ce moment. Allait-il la jeter dehors ou pas?
peut être y avait-il des choses en jeu que je ne savais pas, j'allais devoir être prudente. D'ailleur, j'étais totalement partie sur un coup de chance, je ne savais pas si Bonnie était rentrée ou pas de l’hôpital, je savais juste que Katherine, l'ex psychopathe bien aimée de Stefan l'avait malmenée.

- Euh je suis... Désolé pour Elena. Il n'y a pas de problème tu peux rester ici.

Je faillis éclater de rire à nouveau pour lui montrer à quel point il était faible. Je sentais déjà son aura se déployer, il sentait le sexe, rien de plus sur. Il n'était pas le doux petit agneau qui voulait réconforter sa dulcinée, non, il allait en profiter, et moi aussi. Finalement il décida de s'avancer, il s'assit près de moi et finis par me prendre dans ses bras. Ou plutôt la prendre dans ses bras. Bien que je sentis tout, c'était mon corps tout de même, je me sentais étrangère à la scène. Ce n'est pas moi qu'il cajolait, ce n'est plus moi qu'il désirait, et j'allais le lui montrer.

- ça va aller... tenta-t-il maladroitement, sa main parcourant mes cheveux.

De petits frissons s'emparaient de moi tandis que je me blottissais contre lui. Je n'allais pas encore lui sauter dessus, il trouverait ça bizarre. Je devais être effondrée, la petite Bonnie en porcelaine. Enserrant sa taille de mes bras, je levais la tête vers lui, les yeux toujours plein de larmes mais sans sangloter.

-Merci... Tu m'as manquée... soufflai-je hésitante.

Il ne fallait pas que j'exagère les sentiments, tout ça était vraiment un calcul de malade! Vivement que je m'envoie en l'air, j'en avais marre de réfléchir...

Ses mains enserrèrent ma taille, je sentis son contact avec un plaisir que j'avais peine à dissimuler. Elle leva ses yeux clairs et humides vers moi.

-Merci... Tu m'as manquée... Me souffla-t-elle hésitante.

Les mots percèrent en moi, interrompant un temps les battements de mon cœur qui ne reprirent que plus violemment par la suite. J'avais du mal à savoir ce que je devais faire. Tout s'enchainer comme si je vivais vraiment un de mes rêves, ce qu'elle me disait, sa façon de se rapprocher au fur et à mesure, c'était elle. Combien de fois j'avais imaginais cette situation depuis le bal. Combien de fois avais-je tenté de bloquer ces pensées et rêveries qui faisaient plus mal à chaque foi lorsque je réalisais que cela n'arriverait pas...

- Oh... Bonnie, dis-je d'une voix étranglée.

Ma main passa de ses cheveux à son visage que je frôlais délicatement, sentant sa peau crépiter sous la mienne comme si il y avait de la tension dans l'air.

- Tu ne sais pas à quel point tu m'as manqué aussi... Réussis-je à articuler.

Je la regardais ne sachant trop ce que je devais faire. Si elle était venue ici pour moi et me dire ça c'est quand même qu'elle me voulait ou elle était complètement cinglée. Sur cette bonne remarque je me décidais, autant être fixé, si je continuais dans mon rêve en attendant pour qu'il n'y ait rien au final ça ferait plus mal que si elle m'envoyait balader là.
Lentement je me tournais vers elle et l'embrassais, un baiser léger simplement pour voir sa réaction.

- Oh... Bonnie

Sa voix était étranglée, ses yeux brillaient d'un amour dégoutant, transpirant le doute et le désir à la fois. D'accord, cet homme était perdu. Mais par bonté d'âme, je lui ferais vite recouvrer la raison. Sa main parcouru mes cheveux puis mon visage, doucement, comme si j'allais me casser ou m'évaporer. Ce n'était pas désagréable, mais je commençais presque à m'ennuyer.

- Tu ne sais pas à quel point tu m'as manqué aussi...

Il continua de me dévisager, se demandant sans doute comment devait-il réagir et je le laissais faire sans bouger d'un cil. Il devait se bouger, je ne pourrais pas tout faire. Enfin, il m'embrassa, légèrement pour évaluer la situation sans doute. Je répondis à son baiser d'abord timidement. Nos lèvres se retrouvèrent comme si elles ne s'étaient jamais quitté et le rythme s'accéléra. Je me collais plus à lui, rendant le baiser plus passionné, une main sur son torse, l'autre sur son visage. Je passai une jambe de l'autre côté, relevant ma longue robe pour me trouver face à lui, tout en l'embrassant. Le châle sur mes épaules glissa lentement jusqu'au sol sans que ni lui ni moi ni fassions attention. Il semblait attendre ça depuis une éternité, ses lèvres étaient envieuses, tout autant que ses mains, et cette fois, rien n'allait pouvoir nous arrêter...

Elle répondit à mon baiser, de manière ardente à laquelle je ne m'attendait pas, mais qui me fit réagir aussitôt. Son corps enfourcha le mien, je la sentis sur moi, son poids sur mon corps provoquant d'agréables sensations. Mes mains se déposèrent sur ses cuisses, remontant encore sa robe, que je finis par lui faire glisser par dessus la tête. Je la regardais un instant mais cette fois, je ne posais pas de question. Non Bonnie était là, venue pour moi, pour que nous fassions l'amour, comme la première fois où elle était venue. Mon coeur gonfla à cette pensée. Le trou que j'avais dans la poitrine depuis des semaines sembla se combler. J'avais envie de hurler comme je le faisais à la pleine lune après une bonne chasse.

Sans la moindre hésitation j'attrapais son corps de nymphe et la plaquais contre le lit, me mettant sur elle. Je gémissais déjà, d'impatience, de souffrance même, tellement mon désir me faisait mal.

Je défis son soutien gorge, pris un de ses seins dans ma bouche, l'autre dans ma main. Je voulais la sentir frémir sous moi. Ses petits cris me firent accélérer le mouvement. Je m'arrêtais un instant, descendis plus bas, et lui enlevait sa culotte sans ménagement. Ma main jusqu'à lors déposé sur son sein descendit lentement parcourant tout son corps d'une traite jusqu'à trouver l'intérieur de ses cuisses. Ses cris ne tardèrent pas à emplir la chambre. Je fus même étonné d'entendre Bonnie comme ça, pensée qui me préoccupa trois seconde chrono.

Quand son corps fut enfin secoué de spasmes j’ôtais ma main, enlever mon t-shirt, mon jean, plus vite que jamais. J'appuyais mon corps contre le sien, exerçant une pression sur ses parties ressentant encore les effets de l'orgasme. Puis d'un coup je la fis basculer sur moi, ne lui laissant aucun répit. Je ne sais pourquoi j'avais envie de la laisser prendre les choses en main.

Mon corps avait cette fois répondu présent au désir, très présent même. Traduction: Je bandais comme un taureau. Tyler était redevenu enfin Tyler.

Ses mains se posèrent sur moi sans rechigner et ce simple contact me fit frémir. J'avais vraiment envie de lui, je ne feignais plus rien. Il fit rapidement glisser ma robe au dessus de ma tête et je ne sais où elle atterrit, mais en fait, ça ne m'importait pas du tout. Je l'embrassai sur la mâchoire dans le cou, tout a coup il me fit basculer et enleva mon soutient gorge. L'envie se dessinais sur mon corps et rien ne trompait. Sa bouche et ses mains étaient très habiles et savaient comment s'y prendre, surtout quand il délaissa mes seins pour descendre plus bas. Je n'avais pas ressenti ce plaisir depuis un bon moment, celui qui veut toujours plus, celui qui emballe notre cœur et fait frémir notre corps, celui qui voudrait que jamais ça ne s'arrête, celui qui, quand il atteint son paroxysme vous fait hurler d'envie et d'une délicieuse souffrance: cette fin proche mais magnifique. Je haletais de ce nouveau souffle qu'il avait si facilement réussi à me donner, il se déshabilla à son tour et je le contemplai, enfin prêt et excité. Un petit sourire effleura mes lèvres mais je ne sais même pas s'il s'en aperçu tellement il était pressé. Il me prit dans ses bras puis me retourna, je me retrouvais alors à califourchon sur lui. J'embrassais fougueusement ses lèvres, bougeant lentement mon bassin sur ce que j'avais eu tant de mal à faire dresser tout à l'heure. Ses plaintes montraient qu'il était prêt et qu'il n'en pouvait plus alors sans attendre, je m'empalai sur lui et commençai rapidement des va et vient, gémissant à mon tour. J'avais envie de le voir jouir, j'avais envie qu'il parte pour qu'ensuite, il réalise ce qu'il avait fait. Pour l'instant, il pensait faire l'amour avec Bonnie, une Bonnie sauvage, mais Bonnie tout de même... Je ralentis les mouvements et me penchai sur lui pour embrasser son visage, son cou, mordiller son oreille.

-Tyler... Tu m'as manqué... soufflai-je haletante.

Puis je me redressai, caressant son torse et repris plus sèchement mes va et vient. Bientôt plus rien ne me préoccupais que son corps, le plaisir était remonté en flèche et j'avais une envie intarissable que j'avais besoin d'assouvir. Je sentais son âme et son énergie peu à peu se déverser en moi par cet acte, même si c'était mince, c'était magnifique.

Elle m'embrassais, encore et encore et m'embrasait autant qu'il pouvait en être possible. Mon corps n'était plus que sensation, frissons et chaleur. Son corps se collant au mien remuant et me faisant frémir. Sans attendre elle me fit entrer en elle, surpris, et submergé de plaisir j'en eus le souffle coupé. Je me rendis soudain compte que mes gémissements emplissaient toute la pièce. Elle exerçait ses vas et vient sur moi, qui me faisaient perdre pieds, mon torse ne cessait de se soulever par soubresaut sous les élans de plaisirs. Elle s'arrêta un instant.

-Tyler... Tu m'as manqué...

Pour mieux reprendre après. Je ne pouvais pas répondre, je n'en étais plus capable. Non j'étais en train de hurler. J'attrapais son visage, l'embrassais aussi ardemment que je le pus et enfouis mon visage dans son cou avant d'ameuter les voisins. Qui devaient vivre à au moins cinq kilomètres de là. Le moment ultime vint enfin, celui pour lequel le temps n'avait plus d 'importance, où l'on perdait enfin pieds. Mes hurlements auraient pu briser les vitres si celles ci n'avaient pas été du double vitrage. Mais ma voix n'était pas la seule à retentir ainsi. Une douce note cristalline se mêlait à la mienne. La voix de Bonnie ravissait mes oreilles.

Complètement exténuée elle s'allongea à mes côtés et je la pris dans me bras, non sans une pointe de fierté. Je ne pensais pas qu'elle savait autant y faire au lit en fait, et j'étais le premier mec qu'elle avait eu donc je pensais bien y être pour quelque chose si elle se débrouillait aussi bien. Je la regardais les yeux dans le vague. De toute manière peu importait sa performance, ce que j'aimais c'était faire l'amour, avec elle.
Mais j'étais fier quand même.

Je n'avais jamais cru qu'un loup pourrait crier aussi fort. D'accord, je n'en étais pas loin mais quand même, j'étais persuadée qu'il aurait pu faire exploser le cristal. C'était plutôt réjouissant et enorgueillissant de l'entendre crier ainsi sous l'impulsion que JE lui donnais, moi et pas une autre. Et je savais qu'il ne faisait pas semblant. Je le savais pour avoir simulé un nombre incalculable de fois. La c'était le plaisir à l'état brut, tout comme lui, et je m'en donnais à coeur joie.
Je sentis le moment où tout son corps vibra et où le plaisir était insoutenable, alors je m'effondrais sur le lit, essoufflée mais comblée. Enfin, j'avais eu ce que je voulais. Il me prit dans ses bras, le regard pétillant de fierté et de bien être. Ah oui, ça y est, il n'était plus si impuissant que ça. Je m'approchais de son visage avec un grand sourire puis l'embrassai. Il ferma les yeux et j'en profitai pour reprendre ma vraie forme, là, j'étais vraiment comblée, Ce petit corps m'avait un peu encombré. J'étais beaucoup mieux moi-même. Surpris de sentir un mouvement contre lui, il ouvrit les yeux. Je m'attendais à tout comme réaction avec un sourire en coin.

-Tu vois que tu es bon au lit... soufflai-je avec un clin d'oeil.

Je ne sais pas s'il allait bien prendre ma petite surprise, mais bon je n'en avais rien à foutre, quant à moi je m'étais bien amusée, et en entendre ses cris, lui aussi.

Elle était dans mes bras, blottie et j'étais comblée. Une sensation me titilla étrange, je la crus d'abord venue de mon esprit puis je sentis réellement son contact sur ma peau. Ressentait- t'on ce genre de sensation lorsqu'on aimait quelqu'un? Sentant un mouvement étrange contre moi je me reculais et regardais Bonnie.

-Tu vois que tu es bon au lit...Me souffla une voix qui n'était pas celle de Bonnie.

Je fis un bond dans le lit, et manquais de tomber par terre en me reculant ainsi. Mon sang ne fit qu'un tour et mon cerveau s'arrêta de fonctionner, ne pouvant analyser ce qui se déroulait sous mes yeux.

- Putain mais c'est quoi... ça! Dis-je horrifié.

Mes neurones se reconnectant enfin, je reconnus alors Louise. Mais je ne pouvais pas y croire c'était n'importe quoi. Un sentiment mauvais commençait à s'insinuer en moi. Un sale pressentiment.

- Je deviens dingue, dis-je pour moi même. D'où tu sors bon sang? Demandai-je à Louise qui se tenait à la place qu'occupait Bonnie il y avait quelques secondes de ça.

Il fit un bond dans le lit, se recula précipitamment et manqua de tomber par terre. Un " Putain mais c'est quoi... ça!" très digne accompagna sa presque-chute. J'éclatais alors d'un rire carillonnant, roulant sur le dos et m'appuyant sur un coude pour le voir. Nos corps toujours nus se faisait face et à vrai dire il faisait envie avec tous ses muscles dessinés à la perfection telle une statue grecque. Autrefois, il y en avait des statues dans mon jardin mais bien vite la nudité représenta une hérésie et on ne sut profiter du grand art... En fait, j'avais beaucoup aimé Mai 68 où les jeunes faisaient de grandes orgies avec des concerts de rock et des pétards ou de la coke à tout va pour exclamer leur besoin de liberté. Cette période avait été plutôt prospère...
Je revenais à mes esprits alors qu'il me fixait, toujours aussi surpris.

- Je deviens dingue. D'où tu sors bon sang?
-Enfin Tyler, tu te transformes en un animal à quatre pattes et ça te parait bizarre que je puisse prendre une autre forme? déclarai-je hilare. Tu es hypocrite là!

Je me glissai à nouveau contre lui traçant un chemin sur son torse avec un sourire provocateur. Je n'étais pas du style à conclure sur un échec, je n'avais pas pu le laisser partir sans réagir ce soir! Une fois avant le bal avait suffit, mon amour propre en avait vraiment pris un coup.

-Ou alors, peut être que oui tu deviens vraiment fou... Tu ne te rappelles pas? On a commencé au Red Hood ... Puis on a finit chez toi... murmurai-je taquine.

En un sens c'était vrai, j'avais juste omis le trajet séparé et le fait qu'il croyait baiser avec sa roussette. Vu sa tête, il allait même peut être en douter! C'était vraiment hilarant! Presque aussi jouissif que tout à l'heure...

-Enfin Tyler, tu te transformes en un animal à quatre pattes et ça te parait bizarre que je puisse prendre une autre forme? Tu es hypocrite là!

Déjà que j'étais pris de cours sa réponse me déstabilisa encore plus.

Elle s'approcha à nouveau de moi et je la laissai faire tandis que je tentais de remettre de l'ordre dans ma tête.

-Ou alors, peut être que oui tu deviens vraiment fou... Tu ne te rappelles pas? On a commencé au Red Hood ... Puis on a finit chez toi...

Mais qu'est ce qu'elle me racontait ça n'avait aucun sens. Je sentais en plus dans son ton une petite note risible qui trouvait la tournure des évènements comiques apparemment. Et je n'aimais pas trop qu'on se fiche de moi.

- Comment tu sais ce que je... suis? Demandai-je presque incrédule. Qu'est ce que tu es en train de me raconter là, que c'était toi, tout le long? Réalisai-je presque dégouté.

Je n'étais pas dégouté parce que c'était Louise, avec son corps de rêve non, j'étais dégouté car ce n'était pas Bonnie. J'aurais du me fier à ma première impression, que tout ça n'était pas réel. Mais en même temps ce qui se passait là était pire qu'un rêve.

- Sérieusement Louise, tu m'as fait prendre quoi...? Demandai-je presque désespéré.

Je me laissais retomber sur le lit un bras sur le front attendant que tout prenne un sens.

Je me délectais de voir peint sur son visage la délicieuse incrédulité qui suivait une déclaration. C'était amusant de voir sa face se décomposer sous l'effet de la surprise alors que je le pensais difficilement impressionnable. Et pourtant, Tyler était un homme au fond, pas une créature surnaturelle. Il n'était qu'une moitié, qu'un bâtard et son humanité autant que sa crédulité pesait sur lui. Car oui, après la surprise je vis une émotion que je détestait, la seule qui me mettait hors de moi. Celle qui me rendait folle de rage. Le dégoût.

-Comment tu sais ce que je... suis? Qu'est ce que tu es en train de me raconter là, que c'était toi, tout le long? Sérieusement Louise, tu m'as fait prendre quoi...?

Après l'incrédulité, se dessina la déception mais surtout le dégoût. Ce sentiment qui au final avait fait de moi ce que j'étais maintenant, celui qui plus jeune m'avait poursuivi à cause de ma beauté, des jalousie et des rumeurs qui s'en suivait. J'étais mise à part, rejetée par les femmes et par les gentils hommes. Tout ça à cause de stupides rumeurs. Et seuls les hommes faibles ne cherchant pas à réfléchir plus loin que leur propre intérêt me montraient leur dégoût. Et ceux qui l'avaient fait l'avait amèrement regretté.
Il était assez débile pour ne pas comprendre que j'étais surnaturelle, il pensait avec sa faible humanité que je l'avais drogué. Venant de lui, tout ça me blessait d'autant plus. Pour qui se prenait-il ? Mon corps tremblait presque de cette colère sourde tandis qu'il roula sur le côté et passa son bras sur son front, l'air désespéré. J'avais mille et unes réponses à lui balancer mais une seule ne pourrait franchir mes lèvres. Je le regardai puis me levai.

-Eh bien oui, tu n'as tout de même pas cru que c'était ta petite rouquine qui baisait comme ça ? Tu te préoccupes d'elle mais je suis sûre que tu n'es même pas allée la voir à l’hôpital. Tu es un con Tyler. Tu vas tout rater, comme tout ce que tu as raté jusqu'à présent.

Sur ce, je partis vers la salle de bain adjacente à sa chambre, là ou nous avions fait l'amour la première fois. Enfin, tout était nuançable. Cette fois j'étais en colère et j'allais chercher comment le faire souffrir parce que bien qu'il soit fou d'elle, c'était un con, et j'allais trouver le moyen de le détourner. L'eau chaude coula sur ma peau tel un soulagement, évacuant avec elle un peu de colère. Du coup je n'avais même pas pris le temps de répondre à ses questions, j'en savais beaucoup en effet . Et même plus que ce qu'il n'imaginait.

-Eh bien oui, tu n'as tout de même pas cru que c'était ta petite rouquine qui baisait comme ça ? Tu te préoccupes d'elle mais je suis sûre que tu n'es même pas allée la voir à l’hôpital. Tu es un con Tyler. Tu vas tout rater, comme tout ce que tu as raté jusqu'à présent.
Jamais je crois une fille n'avait osé me parlait comme ça. Même si je m'étais déjà fait insulté cela n'avait rien avoir. avant que je puisse rétorquer quoique que ce soit, elle se leva et partit en direction de la salle de bain. Quelques secondes plus tard j'entendis l'eau coulait. "Vas y fait comme chez toi, je t'en pris..." Mais à vrai dire j'en avais vraiment rien à faire de ses manières. Je restais figé sur ces paroles. Elle n'avait pas tort, je n'étais pas allé voir Bonnie. J'aurais pu pourtant mais je ne l'avais pas fait. Avais-je peur? je ne voyais pas de raison pourtant. Malgré le fait qu'elle me manque, ça ne m'avait pas traversé l'esprit une seconde d'aller lui rendre une visite. C'était peut être parce que j'étais un con comme le disait Louise. En même temps ça je pouvais reconnaître que c'était vraiment mais bon j'y pouvais pas grand chose après tout. Les autre paroles de Louise de m'avaient pas spécialement touché. J'avais souvent entendu mon père me parler comme ça avant qu'il ne meure. Ou d'autres mecs qui se croyaient plus fort que moi. Et qui avaient vite vu le contraire. D'un pas flemmard je me levais et entrai dans la salle de bain. Sous la vapeur qui émanait de la douche, je distinguais à peine le corps de Louise. Sans trop réfléchir j'entrais dans la douche. Louise se retourna vers moi l'air nonchalant tandis que lentement une lumière se fit dans mon esprit. Je réalisais que bien que j'eus été "déçu" de ne pas avoir couché avec Bonnie au final un autre sentiment avait émergé.

- Tu avais raison dans ce que tu as dit toute à l'heure, et de toute manière ce n'est pas nouveau que je sois un con.

J'avais bien d'autres questions à lui poser, la première étant ce qu'elle était mais je laissais cela de côté, comme j'en avais l'habitude et fis passer mes priorité en premier. Je me rapprochais d'elle, agissant enfin en harmonie avec moi-même comme je le faisais avant que Bonnie ne me perturbe.

- J'ai besoin de la revoir, encore. Avouai-je et demandai-je à Louise, les deux par la même occasion.

Je voulais qu'elle soit Bonnie à nouveau. Après avoir su que c'était elle à la place de Bonnie, même si une pointe de dégoût s'était pointé, une forme de libération m'avait envahit. Je voulais Bonnie, mais faire l'amour comme ça, ce n'était qu'avec Louise, et je le voulais aussi.

Ma phrase avait été justement placé et je crois qu'elle l'avait fait réagir. Il n'avait pas pu répondre, il ne s'était pas emporté, il était resté figé. C'était encore plus flagrant que lorsque j'avais repris ma forme. Il était choqué. Peut être ne lui avait-on jamais parlé comme ça au final. Malgré mon ton sec, j'étais restée calme et dure, c'est ce qui marquait le plus. Je me remémorai sa tête et en souriait presque, j'étais fière de moi.
L'eau était toujours aussi chaude et me brulait presque la peau, elle était à la limite du supportable mais c'est comme ça que je l'aimais. Je pris son gel douche et l'ouvrit. Il sentait l'industriel, l'homme. Tant pis, je m'en satisferais même si je préférais les parfums classiques et féminins. Je recouvrais mon corps de mousse et le frottais, tendant l'oreille. Je ne percevais aucun signe de vie. Etait-il parti vexé? Ou réfléchissait-il encore? Dans les deux cas je m'en foutais, j'y reviendrais si ce n'était pas suffisant.
Je me glissai à nouveau sous le jet de la douche, sentant petit à petit la mousse glisser le long de ma peau. Puis tout à coup, j'entendis des pas lourds se diriger vers moi. Il en avait mis du temps! Un petit sourire de satisfaction se dessina sur mes lèvres mais disparu dès que je le sentis derrière moi. Je me retournai pour lui faire face, sans expression aucune sur le visage. Il était toujours nu ... et terriblement beau. L'humidité de la pièce s'était rapidement collée à sa peau, faisant luire tout son corps. Il me regardait, d'un air mitigé que je tentais d'analyser.

- Tu avais raison dans ce que tu as dit toute à l'heure, et de toute manière ce n'est pas nouveau que je sois un con.

**Tu apprendras à tes dépends que j'ai souvent raison...** Bon d'accord, là j'étais vraiment satisfaite. Il était revenu et il admettait que j'avais raison, c'était vraiment trop beau. Il me regarda hésitant puis enchaina.

- J'ai besoin de la revoir, encore.

Je compris de suite de quoi il voulait parler. C'était un homme après tout, il était faible, comme les autres. Ses désirs allaient vite prendre le pas sur la réalité et la facilité était le chemin où il venait de mettre le pieds. Il allait s'y plaire et s'y complaire, s'y enfoncer jusqu'à ne plus pouvoir s'en passer, regroupant chaque pêché un par un, luxure, envie, gourmandise, orgueil... Oui, voilà, nous arrivons au commencement de la fin, j'y étais arrivée. Et ça avait été plus facile que ce que je n'aurais cru. Je le contemplai un instant puis poussai un petit soupir -plus pour la forme- et en un instant je pris la forme d'une jeune fille mince et rousse, celle que je n'avais pu contempler qu'une seul fois mais qui n'avait jamais quitté mon esprit.
Son regard était perçant, presque hypnotique, il me regardait comme pour savoir si la copie était conforme, comme si j'étais entière. Mais de toute façon, l'esprit humain était plein d'imagination et bien vite il oublierait qui j'étais vraiment, car tout ce que l'enfer avait créé était parfait. Bientôt il ne verrait plus que le corps de sa dulcinée et même si l'esprit n'y était pas il s'en contenterait.

-Oh Tyler... murmurai-je de sa petite voix.

Je m'avançai vers lui et le poussai contre le mur de la douche. Je l'embrassai passionnément, collant mon corps au sien qui en demanda bien vite encore. Et à vrai dire, le mien aussi. Ma main caressa son visage, son torse puis s’arrêta sur son membre qui ne demandait que ça. Et voilà, c'était facile, et j'aimais ça.

Elle poussa un léger soupir et se changea instantanément en Bonnie. Je n'en croyais pas mes yeux, jamais je ne pourrais me faire à ça. Ou plutôt si je pourrais très vite m'y faire... Fiévreux devant ce corps nu, je la détaillais des pieds à la tête.

-Oh Tyler... murmura-t-elle de sa petite voix.

C'était Bonnie, copie conforme, à la perfection. Mon souffle s'accéléra. Les vapeurs de la douche me faisaient tourner la tête. Elle s'approcha et me colla contre le mur humide de chaleur mais glacé au contact de ma peau je frissonnais tandis qu'elle collait ses lèvres contre les miennes. Sa main se déposa sur ma peau humide traçant un chemin jusqu'à mon entre-jambe où ses caresses divine suscitèrent mes cris de contentement.
Je la soulevais et lui fit l'amour, lentement, pour la faire jouir ce qui me fit le même effet par la même occasion. C'était trop beau. Maintenant que je savais que c'était Louise dans ce corps je me sentais comme libéré, le même sentiment que toute à l'heure en plus fort. Je collais son corps au mien pendant que le plaisir fuyait bruyamment hors de nous. Nos corps éreintés et satisfait du moins pour l'instant glissèrent le long de la paroi ruisselante. Haletants je l'étreignais toujours dans mes bras, son souffle chaud crépitant sur ma peau. En trente secondes elle m'avait eu et m'avait fait atteindre le septième ciel. Autant je voyais Louise comme une femme déjà rare, là elle me fascinait carrément, c'était comme si je la voyais sous un autre jour dans le corps de Bonnie.

- Qu'est ce que tu es ? Lui demandai-je.

C'était un peu bizarre formulé ainsi mais en même temps je ne voyais pas comment le dire autrement.

- tu es née comme ça ? Enchaînai-je en suivant mes pensées.

Mes caresses eurent l'effet escompté. Son corps s'éveilla au plaisir charnel et une fois encore il céda. J'essayais d'oublier la dernière fois où nous nous étions retrouvé dans cette douche, ça ne restait pas vraiment un bon souvenir. Alors j'essayais, comme tout le reste, d'oublier. De faire comme si rien ne s'était passé. Et cette fois il me fit l'amour lentement, décuplant chaque frisson en extase, chaque caresse en longue plainte. Le plaisir était à la porte de mes lèvres et je m'abandonnais complètement dans ses bras. Il savait s'y prendre, c'était indéniable, et j'accueillais ce plaisir avec un bonheur absolu. Je refermais mes jambes sur lui pour être toujours plus proche mais bien vite nos corps tendus à l'extrême trouvèrent leur fin. Nous glissâmes lentement le long du mur pour finir par terre, totalement essoufflés et comblés, pour le moment. Cela faisait maintenant deux fois que j'avais atteint le Nirvana avec lui en une seule soirée. Il ne fallait pas que je m'y habitue...
Je posai ma tête sur son épaule, mon visage contre son cou, tandis que nos deux corps nus reposaient l'un contre l'autre. C'était tout à fait agréable et je ne voulais plus bouger.

- Qu'est ce que tu es ? me demanda-t-il à nouveau. Tu es née comme ça ? enchaina-t-il.

Ces questions marquaient pour moi la fin de notre accord tacite, je repris donc ma vraie forme, plus soulagée, mais restais tout de même dans ma position initiale. Sa dernière question secoua mon corps d'un rire joyeux. C'était presque débile comme question, mais justifié je dois l'admettre. Et sa crédulité déclenchait toujours en moi le rire.

-Parce que toi tu es né avec une queue, des poils et des oreilles pointues? répondis-je du tac au tac. Bon une queue, certainement mais bon... soufflai-je taquine.

J'inspirai profondément, profitant de notre moment. Je n'avais pas envie de lui raconter mon histoire, il n'avait pas à savoir d'ailleurs, c'était personnel. Mais si je ne l'éclairai pas, il risquait de me harceler de question. Bien que le terme harceler ne me dérangea pas avec lui...

-J'étais une jeune fille normale avant. Avec une vie, un château, des espoirs. Mais j'ai vendu mon âme et je suis devenue succube. Sans vouloir te faire peur, je ne vais pas te bouffer, annotai-je avec un ton rieur pour passer à autre chose.

Je sentis des vibrations émanant de son corps et elle se retrouva à nouveau dans son corps, le corps de Louise, toujours dans mes bras. Je l'entendis rire à ma question bien que je ne voyais pas trop ce qu'il y avait de drôle.

-Parce que toi tu es né avec une queue, des poils et des oreilles pointues? Bon une queue, certainement mais bon...

Sa réplique m'arracha un sourire elle n'avait pas tort.

-J'étais une jeune fille normale avant. Avec une vie, un château, des espoirs. Mais j'ai vendu mon âme et je suis devenue succube. Sans vouloir te faire peur, je ne vais pas te bouffer.

Ses paroles me semblèrent étranges comme venues d'un passé lointain.

- Tu ne me fais pas peur, répliquai-je d'instinct.

Elle ne semblait pas vraiment emballer par le fait d'en dire plus et de tout manière ce qu'elle venait de me dire me suffisait.

- Un succube, hum j'ai du voir un ou de films sur le sujet... Enfin.

Je m'interrompais aussitôt dans mon déballage de connaissance en me rappelant la catégorie de film que j'avais visionné, traitant de ce sujet...
Je resserrais mes bras autour d'elle, par réflexe peut être. Quoique quel réflexe?
Plus j'apprenais à connaître Louise et plus je l'aimais bien en fait. J'aimais son caractère franc, ses inhibitions, je pouvais être moi-même avec elle. Sans essayer de me retenir. Bon je m'étais permis ça à la base car je moquais d'elle éperdument c'est vrai mais depuis les choses avaient changé et j'étais toujours aussi libre.

- Et tu aides beaucoup d'hommes? Demandai-je curieux de savoir combien d'entre eux avaient un problème.

Combien étaient-ils dans mon cas? A faire appel aux services d'un succube pour posséder ce qu'ils ne pouvaient avoir. Mais d'ailleurs étaient-ils au courant? Vu que moi je ne savais pas en fait... C'était ça le travail d'un succube alors. Je ne voyais pas trop pourquoi elle avait vendu son âme. A qui d'abord? Au diable? Pourtant si elle aidait les hommes elle ne faisait pas beaucoup de mal, au contraire...

De la ou j'étais, je ne voyais pas son visage mais j'étais presque sûre qu'il avait souri à ma remarque.

- Tu ne me fais pas peur, répliqua-t-il.

Sa remarque me fit sourire, il n'avait pas besoin de jouer les gros durs avec moi et souvent la véritable nature des femmes effrayait les hommes. Mais pour ce que j'en savais, Tyler ne paraissait ni choqué ni dégouté, c'était déjà un bon point pour lui. Ou peut être ne comprenait-il tout simplement pas ce que succube signifiait.

- Un succube, hum j'ai du voir un ou de films sur le sujet... Enfin.

Voilà, il ne savait pas ce que j'étais en fait. J'éclatais de rire à nouveau, les films étaient souvent des parodies, des histoires colportés, détournées au service des hommes ou à l'imagination et aux fantasmes de quelques uns. Sa franchise et son ignorance me faisait vraiment rire. J'étais sortie de mes problèmes, j'étais simplement bien pour la première fois depuis longtemps. Je discutais nue dans une douche après avoir fait l'amour avec un canon, quoi de mieux? Je n'avais même plus besoin de mentir, de me cacher. Je sentis ses bras resserrer leur étreinte et j'en fus surprise. Je n'avais pas envie de penser à l'après, aux conséquences. Tout était si simple maintenant. Je me blottis un peu plus contre lui, répondant à son étreinte. C'était juste comme ça, sans arrière pensée ni engagement.

- Et tu aides beaucoup d'hommes? demanda-t-il de la curiosité dans la voix.

Je ris une fois encore à sa question, décidément, en avait-il beaucoup des comme ça? Je n'aidais pas les hommes, j'absorbais leur énergie et je les pervertissais. Mais ça, il n'avait pas besoin de le savoir.

-Je n'aide pas les hommes Tyler, je couche avec eux. C'est comme ça que je vis. Certains sont plus difficiles à avoir que d'autres et donc plus intéressants.

Alors, je leur proposais mon aide ou jouais la comédie pour les avoir. Mais en aucun cas je ne les aidais gratuitement. C'était l'art de la séduction à l'état pur. Un sourire naquit sur mes lèvres, allait-il se vexer s'il comprenait qu'il n'était qu'une proie? Mais l'était-il vraiment?

-Et au fait, les films sur les succubes, c'est de la merde, ajoutai-je avec un sourire.

-Je n'aide pas les hommes Tyler, je couche avec eux. C'est comme ça que je vis. Certains sont plus difficiles à avoir que d'autres et donc plus intéressants.

Ma question l'avait fait rire de plus belle mais elle sembla quand même y répondre avec sérieux.

- Ah... Répondis-je hasardeux.

En fait je ne voyais pas où était la différence. Mais bon je n'allais pas insisté sur la question de peur de passer pour un débile. Dans tous les cas elle couchait avec les hommes, c'était son métier, j'avais compris l'essentiel. Me semblait-il. En fait c'était presque une prostituée... Se faisait-elle payée? Moi elle ne m'avait jamais rien demander en tout cas! Mais j'évitais de me lancer de me lancer sur le sujet, je n'étais pas sûr que ma comparaison avec une prostituée lui plairait.
Dans tous les cas on pouvait dire que son "travail" m'allait plutôt bien donc bon.

-Et au fait, les films sur les succubes, c'est de la merde.Ajouta-t-elle avec un sourire.

Je ris de bon coeur à sa remarque.

- Hum, tu n'as pas tort, je préfère la réalité, lui rétorquai-je avec un clin d’œil. Est ce que tu as faim? M'enquis-je. Car moi, j'ai une faim de loup... Précisai-je avec un sourire.

J'étais en train de penser à ce que mon frigo pouvait bien contenir de bon, quand la vision de moi et Louise sur le comptoir en train de... Embua mon esprit. Je chassais ces délicieuses pensées, en espérant peut être les combler en même temps que mon estomac...

- Ah...

Il n'avait pas l'air très convaincu et se demandait certainement la différence. Mais pour moi elle y était. C'était la différence entre une prostituée et une fille de Satan. Les première vendaient leur âme, les secondent vendaient celle des autres, c'était vraiment plus marrant! Mais il ne saurait saisir la mesure sans y être. Et puis je n'avais pas envie de lui expliquer, de tenter les détails sordides de ma vie et d'étaler mes vices. De plus il s'en foutait surement.
Ma remarque le fit rire et c'était peut être la première fois de la soirée que je le voyais rire avec la liberté de l'homme léger. J'étais soulagée, tout ce que nous avions fait avait servi. Bien que j'eus été prête à recommencer...

- Hum, tu n'as pas tort, je préfère la réalité, lui rétorqua-t-il avec un clin d’œil. Est ce que tu as faim? Car moi, j'ai une faim de loup...

J'éclatais de rire à sa blague plutôt douteuse. En fait je ne m'étais pas aperçu jusqu'à ce qu'il me le fasse remarquer que je mourais de faim. La dernière chose que j'avais mangé était de la glace sur mon canapé avant de partir travailler. Je n'avais pas vraiment besoin de manger pour vivre mais c'était resté une habitude, un besoin presque. Le plaisir de manger devait supplanter la nature, tout simplement.

-Oui j'ai faim! déclarai-je en me levant.

J’éteignais l'eau puis sorti de la douche. Je pris la première serviette qui me tombait sous la main et sans demander mon reste je retournai dans sa chambre. Arrivée la-bas, je constatai que je n'avais que la robe de Bonnie et je n'avais pas envie de me changer d'apparence. J'ouvris alors l'armoire de Tyler puis tirai un tee shirt qui vu la taille me serait ample... Et c'était un euphémisme. Je laissai tomber la serviette et enfilai le tee shirt. Je récupérai la serviette et m'essorai les cheveux. Je me retournai et vis Tyler qui me regardait de l'encadrement de la porte. Je haussai les épaules avec un petit sourire provocateur, posai la serviette et m'enfuis dans la maison à la recherche de la cuisine.

-Viens me chercher! criai-je. Si je trouve la cuisine avant j'ai gagné!

Et ce n'était pas chose facile vu la taille de la batisse! Je dévalai les escaliers supposant que la cuisine était toujours au rez-de-chaussé. J'espérai également ne pas croiser sa mère, j'étais à moitié nue. Avec un éclair de lucidité je fis quand même apparaitre une culotte sur moi , au cas ou. Je me sentais de suite plus à l'aise, j'avais beau être libre, je n'étais pas exhibitionniste. Je continuais ma course dans les couloirs, ne sachant par quelle porte commencer. J'en ouvrais une au hasard et tombai sur un bureau très ancien avec un petit canapé. Anciennement un boudoir. Non, ce n'étais pas là...
Ce jeu était totalement puéril mais me permettait par la même occasion de découvrir de belles choses, j'aimais les grandes maisons qui me rappelaient mon passé.

-Oui j'ai faim!Déclara-t-elle contre toute attente en se levant avec grâce et énergie comme chaque mouvement qu'elle faisait.

J'aimais son côté fille nerveuse. Cela me rendait plus dynamique même si je ne savais pas trop si j'avais besoin de ça... En tout cas après tout l'effort que nous venions de fournir il était normal que nous ayons faim!
Elle éteignit l'eau de la douche et alla se sécher. Malgré la faim qui me tenaillait et bien d'autres choses d'ailleurs... Je regardais Louise avec amusement. Elle passa dans ma chambre et enfila... un de mes T-shirts! J'avoue que ce geste m'étonna mais sans trop savoir pourquoi cela me fit... plaisir. Elle se retourna vers moi l'air taquin avant de partir en courant.

-Viens me chercher! Si je trouve la cuisine avant j'ai gagné! Cria-t-elle en dévalant déjà l'escalier.

J'éclatais de rire, et ni une ni deux j'enfilais un caleçon simplement sans même prendre la peine de me sécher et m'élançais à sa poursuite. Je pouvais lui laisser quelques longueurs d'avance je crois! J'entendais ses rires cristallins fuser dans la maison au fur et à mesure que je me rapprochais d'elle.
J'étais pris dans notre jeu idiot sentant l'adrénaline monter et riant aux éclats. Devant la grande porte du bureau j'aperçus sa chevelure d'ébène onduler à toute vitesse tandis qu'elle entrait dans la pièce. J'accélérais et interceptais son corps de sirène contre la porte, un peu violemment mais je mis mes bras derrière elle pour lui éviter le choc. Pris dans mon élan, je nous entrainais avec force à travers la pièce et réussis in extremis à nous mettre sur la canapé. Louise sous moi, sa respiration haletante et son rire scintillant ne m'excitèrent que d'avantage. Je riais moi aussi aux éclats et était essoufflé comme un cheval de course. Nous devions avoir l'air de deux fous comme ça. Mais par chance il n'y avait personne chez moi. Je n'avais pas vu ma mère depuis un petit moment je ne savais même pas où elle était partie ni ce qu'elle faisait. Je n'étais pas sûr qu'elle aurait aimé revoir Louise, en petite tenue encore une fois!
Tentant de reprendre mon souffle, je regardais Louise d'un regard nouveau.

- Je crois que tu as perdu, lui rétorquai-je simplement pour la taquiner.

Et je l'embrassais. Un vrai baiser qui ne calma pas mon souffle, bien au contraire. Avant de perdre le contrôle je me relevais et soulevais Louise dans mes bras. Je la portais ainsi jusqu'à la cuisine, soin cœur battant contre le mien et son regard indescriptible posé sur moi.

- Mademoiselle est arrivée, lui annonçai-je, en la reposant délicatement au sol. Qu'est ce qui vous ferez donc envie?

J'étais forcé de constater en cet instant, que mon t-shirt lui allait plutôt bien...