Tout allait mal à Fell's Church, enfin la vie était normale en fait. Mais moi pour ma part ça allait plutôt bien. Je vivais à fond depuis une semaine, je ne sais pourquoi j'étais possédé par un regain d'énergie nouvelle. Je ne tenais pas en place une seconde. Je tentais de canaliser cette énergie avec mes entrainements quotidiens, mais cela ne suffisait pas. J'avais de terribles insomnies. Je crevais d'envie de revoir Louise. J'étais passé par hasard, plusieurs fois au red hot, la boite où elle travaillait.
Les premières fois j'étais reparti avant même d'être entré, mais la fois suivante je n'avais pas résisté à aller la voir. Sauf qu'elle n'était pas là. J'appris par une des employées qu'elle était en congé pourdeux semaines. Deux semaines à attendre, c'était trop long, il fallait que je la vois maintenant. A force de persévérance, et de pas mal d'argent j'eus droit à l'adresse personnelle de Louise. Je ne m'y précipité pas de suite comme un fou, et attendis le lendemain après midi pour aller sonner à sa porte avec une patience extrême.

Je ne l'avais pas revu ni n'avais eu de ses nouvelles depuis qu'elle était partie de chez moi, il y avait 9 jours exactement. Je ne savais pas trop ce que j'espérais en allant sonner à sa porte mais en tout cas j'en avais envie. D'ailleurs plutôt que de sonner je frappais carrément à la porte. Au moment où j'entendais le cliquetis signalant son ouverture, une terrible pensée me vint.
Si Louise ne me laissait pas entrer je serais obligée de la faire sortir de force. Car en fait j'avais une petite idée de ce que j'espérais.

Enfin, sa silhouette apparue devant moi. Un régal pour mes yeux.

- Bonjour, belle brune, ne pus-je m'empêcher de la saluer.

Dure dure soirée qui venait de s'écouler... J'étais en congés au red hot pour deux semaines à cause de deux raisons. Je cherchais à savoir si l'irruption de Marius chez le petit loup était un simple cauchemar ou pas. Et dans le cas contraire, je me noyais parfois dans l'alcool et les hommes pour oublier ma peur. Cet homme était taré de son vivant, je ne savais pas comment il était arrivé jusque là mais ce n'était pas bon du tout. En l’occurrence cette nuit j'avais réussit à relier sa visite à une femme un peu traumatisée qui m'avait assurée du passage d'un certain Marius dans son "auberge à fille". Prise de peur, je m'éloignais de la Nouvelle Orléans, là où mon périple m'avait mené, pour me saouler dans une plus petite ville où personne ne me connaissait. J'avais pu trouver un mec assez pur mais bourré grâce à qui je m'étais ressourcée. C'est ainsi que je me levais en plein milieu de l'après midi avec une légère gueule de bois mais rayonnante de l'énergie que j'avais absorbé. Je jetai un oeil dans la glace, la désinvolture de mon allure donnait un style légèrement sauvage que j'aimais bien. J'allumais la musique à fond tandis que je me préparai un café tout en me déhanchant.
"I can’t be, be, I can't be tamed
If there is a question about my intentions
I’ll tell you I’m not here to sell you
Or tell you to go to hell..."
Tout à coup des coups brutaux résonnèrent contre ma porte. J'étais surprise, je ne m'attendais à aucune visite. Alors que le poste enchainait avec une voix plus grave 'cause day n night, my free mind the night...', j'ouvrai la porte sur un petit loup aux pupilles dilatés et aux intentions peu louables... J'étais surprise de le voir à ma porte mais je regrettai surtout le peu d'intégrité qu'entretenaient mes collègues apparemment.

- Bonjour, belle brune
- Bonjour mon chou, que fais-tu ici? demandai-je avec un petit sourire.

Je ne demandais même pas comment il avait trouvé mon adresse, on apprenait pas aux singes à faire les grimaces. J'étais tout de même assez contente de moi qu'il soit revenu vers moi de lui-même. Tout en le détaillant je m'appuyai contre l'encadrement de la porte, attendant des explications plus ou moins franche.

- Bonjour mon chou, que fais-tu ici? demanda-t-elle avec un petit sourire.

- Et bien je venais voir si tu avais un peu de temps libre. Tu es partie comme une furie la dernière fois et je crois qu'on est resté sur notre faim, alors...

Je n'eus pas le temps de terminer, qu'un voisin certainement dérangé par mes coups violents portés à la porte sorti de sa maison. J'avais envie de l'envoyer chier direct mais par respect pour Louise je me bornait uniquement à le saluer.

- Bonjour dis-je sèchement, manière de faire comprendre à l’intrus que tout allait bien et qu'il pouvait retourner à ses affaires. Mais il ne semblait pas vouloir bouger d'un pouce. Tant pis pour le respect. Euh, c'est bon je ferais toc toc moins fort la prochaine fois promis!

Bizarrement il semblait ne pas me calculer, il ne fixait que Louise. Il se décida enfin à bouger son cul et retourner chez lui au plus grand soulagement de ma patience.
Je commençais à réfléchir à une phrase accrocheuse pour faire mon beau gosse devant Louise lorsque je vis l'expression de son visage.

- Qu'est ce qui se passe, tu couches avec ton voisin aussi?

Non pas que cela m'aurait dérangé, en temps normal. Mais là cela m'irritait un peu. J'avais envie d'avoir Louise et toutes ces facettes pour moi. Je voulais qu'elle me remontre ses capacités. Elle pouvait être toutes les femmes que je voulais et cela me fascinait. Quel homme n'en rêverait pas après tout.

Ce n'est qu'une fois que j'eus finis de me repasser tous mes fantasmes en tête que je réalisais que je connaissais le mec venu nous emmerder quelques secondes plus tôt. C'était le taré qui était venu sonner à ma porte la dernière fois que j'étais avec Louise.

- Putain mais c'est l'autre abruti de la dernière fois. Il me suit ou quoi!?

Je ne le connaissais pas mais il commençait à me les briser celui là d'interrompre toutes mes rencontres avec Louise.