Je boitais toujours, mais je devais voir Elena. Je n'avais pas été vraiment correct avec elle tout à l'heure. Vicky m'a dit que mon départ en internat l'avait affecté, mais j'avais feins de ne pas la croire... parce que une partie de moi ne voulait pas qu'elle soit attaché à moi, aussi infime soit ce lien. Mais elle était Elena et je la connaissais depuis toujours, alors je ne pouvais pas avoir un tel comportement avec elle. Elle était si gentille qu'elle ne méritait pas des amis pareils.

Je la cherchais chez elle, mais en vain. Toutefois, la connaissant assez bien je sus où je devais me rendre. Toujours en train de boiter je traversais la ville et me rendais au cimetière. Seuls mes arrières grands parents s'y trouvaient, et je n'aimais pas vraiment ce lieu. Il me faisait toujours penser que la vie était trop courte, les amours trop éphémères et que tout finissait un jour. Je la trouvais comme je l'avais prévu devant la tombe de ses parents.

- Elena..., l'interpellais-je doucement pour ne pas l'effrayer.

- Matt! Qu'est ce que tu fais ici?

Elle me connaissait sans doute assez bien pour savoir que je ne mettais quasiment jamais les pieds au cimetière. Mais on fait tout lorsqu'on est un bon ami pour améliorer les choses... Alors c'était mon geste pour tenter de réparer aujourd'hui.

- Je voulais m'excuser pour tout à l'heure. Ce n'est pas la grande forme, mais j'ai pas été sympa avec toi alors que tu semblais t'inquiéter.

Elle s'inquiétait pour moi, cela me fit sourire son altruisme la perdrait certainement un jour mais c'était une partie d'elle qui la rendait encore plus attachante que tout le reste. Elle était d'une telle dévotion pour le monde... Je m'assis à ses côtés, et laissais passer quelques secondes avant de reprendre la parole.

- C'est gentil de t'inquiéter. Mais là, c'est toi qui m'inquiète Elena. Tu sais, pour parler avec tes parents tu n'as pas besoin de venir ici. Ce n'est pas un lieu pour les vivants d'après moi. Il est vrai qu'il est bon de passer de temps en temps, honorer la mémoire des êtres qui nous sont cher. Mais, ne reste pas prisonnière de tes souvenirs.

Je la regardais et voyais qu'elle n'avait pas vraiment l'air déprimée. Alors je poursuivis en souriant.

- Enfin, tu parais sincèrement aller bien. Mais saches tout de même que si tu cherches quelqu'un à qui te confier, je suis ton ami. Alors, je suis là pour ça !